_ Angoisse de séparation ou élaboration phobique ? Les auteurs s’intéressant aux phobies scolaires ont défendu diverses positions à ce sujet. Le débat s’est joué autour du rattachement des phobies scolaires à l’angoisse de séparation pathologique, ou du rattachement au groupe des névroses phobiques. En 1956, Johnson et son équipe mettent en avant la problématique de l’angoisse de séparation, qui leur semble au cœur de la phobie scolaire. Selon eux, cette dernière constitue une variante clinique de l’angoisse de séparation. de nombreux auteurs ont soutenu cette même hypothèse. Gittelman‐Klein, par exemple, considère le refus de l’école comme la plus sévère des formes cliniques de l’angoisse de séparation et propose de supprimer l’expression « phobie scolaire ». D’ailleurs, dans la classification du DSM‐IV‐TR [2], le refus scolaire anxieux est rattaché à l’angoisse de séparation. Selon Marcelli, le modèle théorique et explicatif de l’ « angoisse de séparation » semble d’autant plus adapté que l’enfant est jeune. Les positions théoriques comme celles de Gittelman‐Klein vont dans le sens d’une corrélation linéaire, voire d’une équivalence sémiologique entre angoisse de séparation pathologique et trouble panique. Pour certains auteurs, comme Sperling ou Lebovici , la phobie scolaire doit être rattachée aux névroses phobiques de l’enfance. Selon M. Sperling, les phobies scolaires sont liées au stade sadique‐anal du développement, donc à une phase préœdipienne du développement. Elles témoignent d’un conflit autour de la séparation et de l’autonomisation de l’enfant par rapport à la mère et traduisent des défaillances dans l’organisation narcissique.
Le lien infantile à la mère est ainsi maintenu, grâce à la relation d’objet phobique, et les fantasmes d’omnipotence sont préservés. Sperling a par ailleurs proposé une classification des phobies scolaires, où elle distingue les phobies scolaires aiguës, induites ou chroniques.