Pouvoir
1. Le lien social De manière générale, qui dit société dit lien entre les individus regroupés. Ce groupement n’est pas une simple juxtaposition (foule n’est pas peuple, ou société) mais association et différenciation, coordination et hiérarchisation car chaque individu tient une place définie, un rôle précis, impliquant des relations d’interdépendance. Tous les animaux forment des sociétés ayant pour fin la survie : de l’espèce et de l’individu. Les membres d’une même espèce sont liés entre eux par nécessité biologique. En ce sens l’homme ne semble jouir d’aucune prérogative. En effet, comme tout animal, il craint la mort, fuit la douleur, recherche le plaisir, entre en rapport avec ses semblables et satisfait ses instincts.
2. Sociétés animales et sociétés humaines L’éthologie - c’est-à-dire la discipline étudiant le comportement et les mœurs des animaux - refuse de privilégier l’homme et tend à mettre sur le même plan sociétés animales et sociétés humaines, tout en accordant à ces dernières une plus grande complexité. La différence n’est-elle que de degrés ? L’ethnologie - la discipline qui étudie les mœurs, coutumes, modes de vie et institutions, propres aux sociétés humaines primitives – insiste, elle, sur la différence radicale entre sociétés animales et sociétés humaines. Claude Lévi-Strauss signale que seules les familles humaines interdisent les rapports de procréation entre membres d’une même famille : la prohibition de l’inceste caractérise ainsi la société de type « homme ». Cette prohibition est-elle universelle ? La philosophie refuse de réduire l’homme à l’animal et met en avant la puissance et la souveraineté de l’espèce humaine, capable de se détacher, par son travail et sa culture, du simple règne biologique. Dans les sociétés humaines, le lien social ne repose pas sur la nécessité vitale mais sur la volonté de s’associer en fonction de buts communs conscients. Les sociétés humaines ne se bornent pas à satisfaire des