Principes du gouvernement représentatif de bernard manin : métamorphoses du gouvernement représentatif
De nos jours, on parle de crise de la représentation pour plusieurs raisons : les électeurs sont moins fidèles à des partis qui semblent nous imposer des clivages artificiels ; les hommes politiques semblent parvenir au pouvoir plus en raison de leurs capacités charismatiques et médiatiques qu’autre chose ; le personnel politique est constitué d’un groupe restreint et distinct du reste de la population…
Depuis deux siècles, le gouvernement représentatif a connu de nombreux changements. Les deux principaux sont la délimitation du corps électoral et l’apparition des partis de masse. Et, au contraire des « Pères fondateurs » du gouvernement représentatif, « les partis de masse […] ont fait des programmes et des promesses un instrument central de leur combat électoral ».
La première crise du parlementarisme a eu lieu à la fin du XIXe siècle bien que l’on ait plus tard reconnu que le parlementarisme avait simplement « pris une nouvelle forme ». On l’a appelée la « démocratie de partis [qui] accroissait la part de la volonté populaire dans la conduite des affaires publiques ».
On peut faire un parallèle entre la crise de la fin du XIXe siècle et la crise actuelle. Mais n’assisterait-on pas, à l’instar de ce qui s’est passé à la fin du XIXe, à l’émergence d’une troisième forme de gouvernement représentatif. Les changements apportés par la démocratie de partis semblent être « moins irrévocables ou moins radicaux qu’on ne le pensait ».
Dans ce texte, Bernard Manin examine les transformations du gouvernement représentatif à la lumière de quatre principes :
- « L’élection des gouvernants par les