« QU’EST-CE QU’UN CLASSIQUE ? »

1. Première approche du sujet

Le sujet relève évidemment du type sujet-définition : un seul mot, une seule notion. C’est cette notion qu’il faut explorer, en tous sens. Mais le sujet se présente aussi comme une question. Deux remarques : il ne s’agit pas de proposer une définition, de manière dogmatique, ni même plusieurs définitions entre lesquelles il faudrait choisir. Il s’agit de montrer le caractère problématique de la notion de « classique ». Par ailleurs, on ne vous demande pas non plus « qu’est-ce qu’un classique pour vous ? » ou « Quels sont vos classiques ? ». Le plan de réflexion sur lequel vous devez vous installer (et rester) est celui de la vérité (de sa recherche).

a) Compréhension globale et littérale Pas de problème de compréhension littérale. Quelques remarques cependant. La présentation sous la forme interrogative fait de la question elle-même une partie du sujet, qui comporte alors deux éléments : un mot renvoyant à une idée et une forme interrogative. Quelque chose apparaît alors : on se demande ce qu’est un classique, ce qui présuppose qu’on puisse ne pas le savoir. Or, on ne devrait pas avoir à demander ce que c’est qu’un classique. On devrait le savoir, pour des raisons qui tiennent à la notion elle-même. Cependant, on se pose la question. Qu’est-ce que signifie alors le fait de la poser ? A quelles conditions se la pose-t-on ?

Le mot « classique » se déploie dans une série d’acceptions sur lesquelles il faudra revenir. Quelques remarques s’imposent d’abord. Il s’agit d’un jugement porté sur des œuvres ou des auteurs (sans que rien, dans la formulation, demande de s’en tenir à la littérature), en même temps que du nom par lequel on a pris l’habitude de caractériser une (ou deux) période(s) de l’histoire littéraire : un moment de l’histoire littéraire antique (plus exactement un ensemble d’auteurs : César, Cicéron, etc.), une « période » du XVIIe siècle français (ce fameux « siècle de Louis