Rist le développement, histoire d'une croyance occidentale
3eme édition et augmentée.
Gilbert Rist.
Historiquement d’abord, mais aussi parce que les grands thèmes de ce débat contemporain (l’environnement, le remboursement de la dette, la libéralisation du commerce international…) découlent directement des préoccupations des pays industrialisés.
Chapitre I : Définition.
La pensée ordinaire.
Les définitions données au mot « développement » diffère parce qu’à chaque référence. On pourrait commenter ces définitions et mettre en évidence leurs divers présupposés : évolutionnisme social ( le rattrapage des pays industrialisés) , l’individualisme (il s’agit de développer la personnalité des êtres humains), économicisme (croissance, accès au revenu). On pourrait également relever leur caractère tantôt normatif (ce qui doit arriver), tantôt instrumental (à quoi cela sert) ou encore la pléthore des termes d’intensification (« plus démocratique et plus participatif », qui suggèrent a contrario les « manques » ou les défauts actuels). Mais la question la plus importante est celle-ci : s’agit-il réellement de définitions ?
Précautions méthodologiques.
Eliminer les prénotions, les « fausses évidences ». Il convient de définir le « développement » d’une manière telle qu’un hypothétique martien parvienne non seulement à comprendre de quoi l’on parle, mais qu’il réussisse à identifier les lieux où le « développement » existe ou n’existe pas. (Signes extérieurs).
Il faut en revenir à l’exigence Durkheimienne qui consiste, d’une part, à inclure dans le définition la totalité des phénomènes considérés et, de l’autre, à n’en retenir que les caractères extérieurs.
Eléments de définition.
Le « développement » est constitué d’un ensemble de pratiques parfois contradictoires en apparence qui, pour assurer la reproduction sociale obligent à transformer et à détruire, de façon généralisée le milieu naturel et les rapports sociaux en vue d’une production croissante