Schumpeter
Ainsi, on réaffirme l’actualité de l’analyse de J.A. Schumpeter (1883-1950). Cet économiste américain d’origine autrichienne, tout en étant libéral, emprunte à plusieurs écoles, ce qui en fait un “ inclassable ”. Sa pensée n’est pas réductrice : il intègre l’histoire économique et sociale, ainsi que des éléments sociologiques.
Ouvrages principaux : “ théorie de l’évolution économique ” (1912), “ business cycles ” (1939), “ capitalisme, socialisme et démocratie ” (1942), “ histoire de l’analyse économique ” (1954). Par rapport au libéralisme « standard », il s’intéresse à la croissance à long terme et réfute ainsi l’idée d’une tendance longue vers l’état stationnaire. Comme « hétérodoxe », il n’hésite pas à faire référence à Marx, et intègre dans ses travaux des études sociales et politiques.
I L’analyse schumpeterienne de la croissance.
(1) La théorie des cycles.
a) Principes.
La théorie de Schumpeter s’inscrit dans la même démarche que celle vulgarisée à partir des travaux de l’économiste soviétique Kondratiev. Ce dernier a tenté de démontrer l’existence de cycles longs du capitalisme (ondes longues / long waves). Un cycle se définit par l’enchaînement mécanique récurrent suivant : expansion / crise / dépression / reprise. On repère une phase d’expansion à l’accroissement durable de la production ou des prix (et inversement). La durée moyenne de tels cycles serait de 50 ans. Ils seraient récurrents, d’où le nom de cycles. Cela donnerait au capitalisme un caractère non stationnaire (remise en cause de la thèse libérale), et non déterminé (remise en cause de la thèse