Synthèse sur l'arrogance de la finance
C'est principalement à l'arrogance et à l'avidité des professionnels des marchés que l'on doit le déclenchement de la crise actuelle et son ampleur. Directement et durablement impactée, l'économie mondiale risque bien d'osciller pour un temps entre déflation et inflation.
En effet les spécialistes du crédit immobilier, les gérants de fonds, les agences de notation ou autres théoriciens de la finance ont poussé un peu trop loin la logique du risque en pensant pouvoir le valoriser et le fractionner à l'infini, parce qu’ils étaient à la recherche de gains substantiels et rapidement acquis. S'il y a bien un enseignement à tirer de cette crise, c'est la nécessaire réhabilitation du rôle des Etats qui, au-delà de mesures de relance conjoncturelle des économies doivent surtout redonner confiance aux marchés en constituant des garde-fous pour brider leur avidité naturelle.
Le livre nous montre comment va se comporter l’économie de l’après crise financière. L’hypothèse de la déflation par la dette (debt deflation), déjà théorisée par l'américain Irving Fisher en 1933, n'est nullement à exclure. Elle correspond à un possible effondrement de l'économie réelle induit par le tarissement du crédit. Dans ce contexte, la baisse des prix, liée à l'incapacité des banques centrales d'aller beaucoup plus loin dans la baisse de taux d'intérêt nominaux déjà bas, élève les taux d'intérêts réels, ce qui se solde par une augmentation de la valeur réelle des dettes qui ralentit encore plus l'économie. Pour se sortir de ce cercle vicieux déflationniste, le retour à un cycle d'inflation pourrait s'avérer providentiel. Ceci étant, si l'inflation allège la dette des ménages et permet aux Etats de financer plus facilement leurs déficits publics, elle a aussi des contreparties lourdes sur l'épargne et les atteintes à la compétitivité.
La crise financière s'est propagée l'économie réelle mais cela ne suffit pas à