Théorie d'agence
La gouvernance d’entreprise est devenue un nouveau cadre d’analyse qui regroupe à la fois la théorie de l’agence et la théorie de l’économie des coûts de transactions. Dans ce qui suit, nous allons présenter ces deux théories qui représentent des fondements théoriques de la gouvernance.
1.2.1. La théorie d’agence
En partant de la théorie du droit de propriété (notamment des travaux de pionniers comme Coase (1937) et Alchain et Demsetz (1972)), Jensen et Meckling (1976) considèrent la firme comme « une fiction légale qui sert de point focal à un processus complexe dans lequel les conflits entre les objectifs des individus (dont certains peuvent être d’autres organisations) sont résolus par la mise en place d’un réseau de relations contractuelles »2.
A partir de cette nouvelle conception de la firme, Jensen et Meckling ont élaboré la théorie d’agence3 qui tient compte de la multiplicité des catégories de participants dans l’organisation et des divergences d’intérêts qui en découlent. Cette théorie définit la relation qui lie un mandant (le principal) et un mandataire (l’agent) comme un contrat dans lequel une (ou plusieurs) personne(s) a recours au service d’une autre personne pour accomplir en son nom une tâche quelconque. Par exemple, les actionnaires, n’ayant pas les compétences nécessaires pour gérer leur entreprise, choisissent de déléguer le pouvoir décisionnel à un dirigeant. Ce comportement est en accord avec les hypothèses du modèle de la théorie d’agence, à savoir, en premier lieu les parties de la relation d’agence sont supposées agir de façon à maximiser leurs fonctions d’utilité et en second lieu ces parties sont capables d’anticiper rationnellement et sans biais l’incidence des relations d’agence sur la valeur de leur patrimoine.
Puisque chaque acteur vise à maximiser sa fonction d’utilité, les agents ne vont pas toujours agir dans l’intérêt de leurs mandats. Ils vont probablement adopter un comportement opportuniste