Travailler, est-ce seulement être utile ?

1328 mots 6 pages
La question indique qu'il y a une dimension utilitaire du travail qu'il y a à mettre en évidence. « Utile » est défini comme ce dont l'usage, l'emploi est ou peut être avantageux, qui satisfait un besoin. Et effectivement le monde contemporain conçoit le travail, au sens d'emploi salarié, par sa dimension utilitaire, que ce soit pour soi, pour quelques uns dans le cas de l'entreprise privé, ou la société dans son ensemble lorsqu'il s'agit de services publiques.
Mais plus encore que cette dimension n'est peut être pas la seule et peut-être pas la dimension essentielle. Plus précisément il s'agit d'interroger la nature de cette utilité, ce qui la dépasse et enfin la valeur de cette utilté pour le cas où elle dénaturerait le travail.

I La dimension utilitaire du travail I.1 Le travail répond avant tout à la nécessité vitale, aux besoins de la survie. Pour subvenir à ses besoins. C'est d'ailleurs justement à cause de cette marque de la soumission à la contrainte naturelle que le travail souffre d'une représentation négative autant dans la Bible (Genèse) que dans l'antiquité. Cf Hannah Arendt dans La condition de l’homme moderne: “Travailler, c’était l’asservissement à la nécessité, et cet asservissement était inhérent aux conditions de la vie humaine. Les hommes étant soumis aux nécessités de la vie ne pouvaient se libérer qu’en dominant ceux qu’ils soumettaient de force à la nécessité”
I.2 Mais spécificité humaine : en travaillant l'homme satisfait à l'utile non seulement pour soi mais pour l'ensemble de la cité. cf Platon, La République : «Ce qui donne naissance à une cité, repris-je, c'est, je crois, l'impuissance où se trouve chaque individu de se suffire à lui-même, et le besoin qu'il éprouve d'une foule de choses ; ou bien penses-tu qu'il y ait quelque autre cause à l'origine d'une cité? » . A cette fin chacun dans la cité doit se spécialiser afin de pourvoir non seulement au nécessaire mais aussi au superflu de manière efficace.

en relation

  • Le mal et la pensée chez hannah arendt
    1393 mots | 6 pages
  • Résumé chapitre 2 condition homme moderne arendt
    1789 mots | 8 pages
  • La crise du travail par hannah arendt
    1287 mots | 6 pages
  • la vita activa
    3034 mots | 13 pages
  • Commentaire la condition de l'homme moderne (prologue)
    2518 mots | 11 pages
  • Hannah Arendt La Condition De L Homme Moderne
    5181 mots | 21 pages
  • Omprendre les territoires de proximite
    564 mots | 3 pages
  • adm1002
    582 mots | 3 pages
  • Phèdre acte i scène 3
    1300 mots | 6 pages
  • Le travail nous rend-il plus humains ?
    2060 mots | 9 pages
  • Toute vie est-elle respectable
    3031 mots | 13 pages
  • Philosophie : que gagne-t-on en travaillant ?
    1588 mots | 7 pages
  • Que gagnons-nous à travailler?
    323 mots | 2 pages
  • Faut il réduire le temps de travail?
    953 mots | 4 pages
  • La condition de l'homme moderne
    2081 mots | 9 pages