Truffe
Le film dispose également de beaucoup de caractéristiques esthétiques et thématiques par lesquelles des rapprochements avec des courants majeurs de l’histoire du cinéma peuvent être faits.
Le film est aussi une critique sociale assez virulente mais présentée d’une façon originale et peu conventionnelle.
En ce qui concerne l’esthétique, le film a été entièrement filmé en noir et blanc, en HD. Ce choix s’est fait en raison du budget limité mais concordait également avec les perspectives du cinéaste. On retrouve l’aspect granuleux de l’image et le fort contraste du clair obscur. Ce choix est déterminant vu qu’il donne la couleur et surtout l’ambiance et l’atmosphère du film. Les éclairages sont également essentiels et forgent le caractère de l’image. Le noir et blanc permet aussi de donner le cachet rétro des années 50, fond de décor de l’histoire.
Le récit, quant à lui, est d’un suspense efficace. On est rapidement entraîné dans une épopée surréaliste. L’imaginaire du spectateur dans ce film est constamment stimulé et on se demande après chaque plan ce qu’il va bien pouvoir se passer.
Le montage, peu conventionnel également, crée une sorte de mise en abîme thématique qui rend de plus en plus perplexe le spectateur. Cela l’incite également à faire travailler son imagination et de ce fait à participer, à son échelle, au déroulement de l’intrigue. On peut citer à titre d’exemple la scène où Alice et Charles sont derrière le bar. Cette scène crée une sorte de scissure avec la progression du récit. A ce moment-là, on se demande pourquoi. Pourquoi avoir mis cette scène là alors que logiquement elle devrait se situer ailleurs ? La réponse n’est pas forcément évidente mais il est clair qu’il y a ici une volonté de déranger, d’interloquer, de sortir le spectateur de sa