Un CDI pour tous
Depuis la crise des subprimes en 2008, la conjoncture économique a été fortement perturbée. Les entreprises sont devenues frileuses s’agissant des investissements et des emplois. En effet, en 2010, 80% des embauches réalisées étaient des contrats à durée déterminée. Avec un taux de chômage de 9,2%, sur 28 millions d’actifs, l’année 2010 a cristallisé toutes les problématiques juridiques et économiques liées au contrat de travail.
Les jeunes et les non diplômés sont les plus affectés par les difficultés du marché de l’emploi. De même, les personnes peu qualifiées en sont victimes. Les contrats courts, une aubaine pour les employeurs, empêchent l’évolution sociale et professionnelle de ces populations. Elles se confrontent à un certain nombre d’exigences, notamment dans leur besoin de logement, de stabilité ou de mobilité.
« La moitié des salariés embauchés en CDD, stage ou apprentissage ont moins de 29 ans, alors que la moitié des salariés en CDI ont plus de 43 ans. » L’analyse de L’Institut Montaigne révèle les disparités inhérentes aux deux contrats de travail les plus utilisés.
Le Contrat à Durée Déterminée (CDD) est socialement stigmatisé comme un contrat destiné aux emplois peu qualifiés tandis que le Contrat à Durée Indéterminée (CDI) est perçu comme un gage de stabilité. De plus, les entreprises sont peu enclines à accepter de changer leurs pratiques d’embauche. Pour preuve, le CDD senior a été un échec, faute d’assouplissement des règles régissant ce contrat.
La dichotomie du marché du travail met en lumière les dérives et les conséquences de l’utilisation abusive du contrat de travail à durée déterminée. Alors que ce dernier est censé être une variable d’ajustement, il est utilisé à outrance, dans des cadres non licites. Les employeurs doivent se conformer à des motifs d’embauche précis, pourtant, ils dissimulent leurs réels besoins de main d’œuvre par un motif légal. Ce type de contrat est désormais banalisé, au