Une longue lettre à sophie

1661 mots 7 pages
Écrire c’est me laver l’âme. Lorsque je mets les mots sur un morceau de papier, je suis déjà en train de me soulager, de faire couler mes chagrins vers les crépines. Je me douche et quoi que ce soit que j’aie sur mes dos partent avec l’eau qui tombe sur mes cheveux et descend vers le visage, les yeux, le nez, le coup, les épaules, les bras, les seins, le ventre, les jambes, les pieds…
Lorsqu’on est fatigué, la vie nous semble lourde. Moi, je la supporte sur mes épaules et je ne suis pas trop forte. Je suis plutôt affaiblie par les rayons du soleil. Ce soleil d’un hiver bizarre, d’un hiver qui dépasse les 30 dégrées ! Il fait chaud, il fait beau et ce malaise me saisi la gorge et m’étrangle. Je ne sais pas exactement ni pourquoi, ni pour qui.
J’aime la vie. J’aime ces rues où j’ai choisi d’être pour la vie. Et pourtant il y a quelque chose qui cloche, quelque chose qui ne va pas. Je voudrais la nommer, pouvoir l’expliquer à moi-même pour qu’elle puisse avoir finalement une forme et à ce moment-là je l’extirperais. Comme à une mauvaise herbe dans un jardin quelconque.
Mais ce truc-là n’est qu’un… n’est qu’un être. Ce truc-là n’est qu’un sentir. Il est là et il tient d’y être. C’est tout. Il prend toute ma tête et moi je ne suis plus moi, je ne suis que ce malaise.
Je ne comprends pas pourquoi on s’engage à faire ce qu’on sait qui ne va pas aller ! Si on écoutait la raison… mais on n’est presque jamais raisonnable. Ce mot existe-t-il vraiment ? Raisonnable. Je n’en suis pas sûre. Ça sonne faux en tout cas. On veut encore croire à des illusions, on veut croire tout simplement. On connaît les directions, les chemins, on s’arrête devant un carrefour et on sait où ça va donner, et pourtant on y va. Devant le Haut Tribunal on ne peut jamais alléguer l’ignorance. La phrase « je ne savais pas… » ne commute pas la sentence. On est jugés par nos crimes, pas par nos connaissances. Si j’y suis allée, tant pis pour moi ! Le signe au bout de la route

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