Villiers
Après un long et pénible exil en Angleterre sous la Révolution et l'Empire, le grand-père de l'écrivain, Jean-Jérôme-Charles (né le 22 juin 1769 à Brest, décédé le 26 juin 1846 à Locarn), dit Lily, fils de Charles-François (28 mars 1745-7 août 1769), passe sa jeunesse au manoir de Kerohou en Maël-Pestivien, avant de s'embarquer pour l'Orient à l'âge de 20 ans. Après plusieurs années de navigation, il s'installe au manoir de Penanhoas en Lopérec, dont il avait hérité, devient chouan et se fait grièvement blesser près de Quintin[1]. Il doit quêter quelques subsides sous la Restauration, avant de recevoir 27 000 francs de l'État en 1826, après le vote du milliard des émigrés (1825). De son côté, le marquis a l'idée de fonder une sorte d'agence de recherche généalogique pour aider certains héritiers à récupérer leurs biens, après les bouleversements de la Révolution et de l'Empire. Toutefois, emporté par ses lubies, il se livre à des spéculations financières ruineuses. En 1843, sa femme est contrainte de demander une séparation de biens (qui lui est accordée en 1846), pour préserver son héritage.
En 1845, la famille s’installe à Lannion, chez la marraine et parente de la mère d'Auguste, Mlle de Kérinou. Entre 1847 et 1855, le jeune Villiers suit des études chaotiques dans diverses écoles de Bretagne ; il est interne au petit séminaire de Tréguier, puis à Rennes en 1848 (dans l’ancien collège Saint-Vincent de Paul), au Lycée de Laval, de nouveau à Rennes, à Vannes (collège Saint-François-Xavier) en 1851 et encore à Rennes. Durant les intervalles, il aurait eu des précepteurs religieux à domicile. Toutefois,