Voyage au bout de la nuit
I. Voyage dans la pensée d’un soldat
1° Un roman de guerre. Voyage au bout de la nuit est un roman, c’est-à-dire une œuvre fictive, mais ici, basé sur l’expérience personnelle de Céline. Le début du roman traite de l’engagement dans l’armée française de Ferdinand Bardamu durant la première guerre mondiale. Céline s’est lui-même engagé dans cette guerre durant laquelle il fut blessé au tympan fin 1914. Dans notre extrait, Bardamu doit rejoindre son régiment avec sa section. « chercher le régiment » l.9-10. 2° Le point de vue. Dans Voyage au bout de la nuit, le narrateur parle à la première personne du singulier « je ». Le point de vue est interne. Outre l’usage de la première personne, le langage mimétique d’un milieu populaire « tête de pêche pourrie » l. 24, « couillon » l.11, « gueule » l. 14, « crever »l. 20, prouve que c’est bien Bardamu qui est le narrateur personnage de l’histoire qui nous invite à suivre ses pensées et ses questionnements : cf questions rhétoriques « Peut-être qu’ils avaient peur de nous les Allemands, Qui sait ? » l.33. 3° L’oralisation de l’écrit . Céline, par le choix du point de vue interne, recourt à une oralisation de l’écrit. Le langage populaire se retrouve, non seulement dans le vocabulaire choisi, mais aussi d’un point de vue syntaxique, grammatical, dans le texte. Les appositions « les gradés, les petits surtout, les plus abrutis » l. 4, « vraiment penser, des idées pratiques et bien à moi, c’était bien sûrement le commandant Pinçon, cette gueule de torture. » l. 13-15, l’usage du pronom démonstratif « ça » l. 5 , plus familier et oral que « cela », la forme de phrase emphatique par détachement « depuis quatre semaines qu’elle durait, la guerre » ou encore