L'historien et les mémoires
La Seconde Guerre mondiale a constitué un temps d'épreuves pour la France, (doc. 1 p.61) un traumatisme considérable, elle a rompu l’unité de la nation et divisé les Français :
- Certains Français ont accepté la collaboration avec l'Allemagne, voire même ont participé à la politique génocidaire des nazis…
- …alors que d’autres Français ont combattu pour les valeurs de liberté et de démocratie
La mémoire de cette époque troublée est complexe.
L’histoire est une science humaine et sociale qui travaille à partir de sources diverses qui font l’objet d’un travail critique. Le travail des historiens est déterminé par une volonté d’objectivité et il relève d’un processus de vérité même si celle-ci est provisoire, relative aux sources, aux temps et à la posture de l’historien.
Les mémoires se construisent autour des différents groupes (résistants, déportés, droite vichyssoise…) , donc elles sont multiples et dépendent fondamentalement de la subjectivité des souvenirs, c'est-à-dire d’un rapport affectif aux évènements passés. Elles sont donc parfois frappées d’amnésie.
L’historien s’intéresse aux mémoires pour mieux comprendre comment s'organisent ces mémoires, tant individuelles que collectives, et quelles représentations un groupe se fait de son passé.
Problématiques :
→ Comment ont évolué les mémoires de la Seconde Guerre mondiale depuis 1945 ?
→ Comment les historiens ont-ils fait de ces mémoires des objets d’histoire ?
I. Le temps des mémoires plurielles et désunies (de 1945 aux années 1970)
1) le mythe d’une France unanimement résistante
a) « Vichy nul et non avenu » (de G.)
Une période refoulée
En 1945, la plupart des Français souhaite oublier les difficultés liées à l'Occupation.
Après la période d'épuration (10 000 morts) = 1 fois les principaux responsables condamnés, la question de la mémoire et des responsabilités est remplacée