Lucrèce, poète romain à la vie environnée de mystère, aurait vécu de -98 av. J.-C. environ jusqu’à ce qu’il se soit supposément donné la mort aux alentours de -55, la rumeur voulant qu’il ait été rendu fou par un philtre d’amour. Romance ou vérité, il n’en demeure pas moins que sa vie a eu pour cadre une Rome où le goût pour la philosophie et la recherche scientifique n’était pas répandu. Ainsi, les grandes figures de l’époque telles que Sénèque ou Cicéron sont considérées comme de bien peu d’importance, et leurs travaux et leurs recherches ne reçoivent qu’une mince reconnaissance.
Ainsi, l’esprit latin, à l’époque de Lucrèce, se porte davantage sur le concret, le domaine juridique par exemple. Alors que les philosophes sont bien peu reconnus, ce sont les tribuns, les grands orateurs, les maîtres dans l’art de la guerre, qui reçoivent la quasi-intégralité du mérite. Les traités écrits recevant un intérêt un peu plus marqué sont toujours ceux qui traitent des domaines les plus matériels, tels que l’agriculture ou l’architecture, ou encore ceux expliquant l’agencem