La Double Absence Sayad

autrement des immigrés. On ne peut pas être un immigré français comme on est un jeune français parce que le terme même d’immigré énonce un rapport d’extériorité putative au Nous national, étant en lui-même désignation des autres au sein du national (Sayad, 1999). En témoigne le fait que contrairement à la catégorie jeunes qui ne peut pas être opposée à Français dans laquelle elle est englobée, la catégorie immigrés l’est fréquemment dans les usages de la vie quotidienne, mais aussi dans ceux plus savants

des experiences qui ne peuvent pas être reproduite. Dans les sciences sociales : il est impératif de délimiter les conditions de validité des résultats produit et de rester prudent face à toute tentation de généralisation. Abdelmalek Sayad, La double absence, Seuil, 1999 « La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil » René Char, Poète (1907-1988) Être lucide c’est s’exposer à souffrir Pour les sciences dites dures comme pour les sciences dites molles, toute vérité scientifique

sont reconnus dans le monde (ONU, UNESCO, EUROPE...) et entretiennent des liens avec la notion de métissage. V. Mondialisation et différenciation culturelle L’analyse de la mondialisation culturelle, pour être complète, doit rendre compte d’un double phénomène : à la fois celui de domination culturelle qu’elle favorise (via la marchandisation et les industries culturelles) et celui d’hybridation culturelle qu’elle entraîne. 1. La libération de formes anciennement dominées de culture C’est

William Issac Thomas et Robert Ezra Park sociologue dans le département, fraichement conçut à cette époque la, d’anthropologie du migrant à l’école de Chicago, montrent la double appartenance d’un individu migrant c'est-à-dire une appartenance à la culture du pays d'origine et en même temps à celle du nouveau pays de résidence. Cette double appartenance fait apparaitre en 1928 la notion d’« homme marginal » Ce concept discute d’un individu qui se trouve tiraillé entre deux cultures et qui, selon Stonequist

d’origine, qui demeurent présentées de manière figée. Persistance d’un regard réducteur sur les sociétés d’émigration 14Souvent, dans les travaux sur genre et migration, la société d’origine « se constate sans plus », ainsi que l’a déjà remarqué Sayad (1981) à propos de la recherche sur l’immigration. Les analyses concernent fréquemment des espaces définis de manière très imprécise (sociétés d’origine, sociétés du « Sud », les « autres sociétés ») ou exagérément étendue (sociétés « africaines »

valoriser qu’ils pourront pleinement appréhender le monde dans lequel ils vivent et la place qu’ils y tiennent ». Elle préconise par exemple la reconnaissance de l’Islam pour éviter le développement de l’intégrisme, mais aussi la reconnaissance de la « double culture » des jeunes pour éviter qu’ils ne se marginalisent. Le rapport Gaspard met d’ailleurs en lumière un fait nouveau qui n’était pas encore apparu dans les débats publics et qui se développera ensuite tout au long de la décennie : la question

inconvénients : les immigrés doivent « se libérer » de leur ancienne culture pour pouvoir sortir des positions marginales. C’est ce qui explique la nature des études empiriques menées dans le cadre de cette perspective théorique ; comme le souligne Abdelmalek Sayad (1999), les caractéristiques et les conduites des immigrés sont toujours interprétées en termes de « manquements » par rapport aux normes de la société d’accueil. On voit bien alors toute la dimension ethno-centrique de cette théorie de l’intégration

inégalités de réussite à l’école par l’origine sociale des élèves. Les enfants issus de l’immigration, dont les parents alimentent une part importante des emplois ouvriers, apparaissent particulièrement défavorisés de ce point de vue, ils cumulent un double handicap lié à leurs origines, sociale et étrangère1. Ce constat négatif, établi dans la littérature sociologique à partir des années 60, a été nuancé dans les années récentes. Vallet et Caille [22] ont montré, grâce aux données du panel des élèves

fermé à Alger ADEL SAYAD, JOURNALISTE-BLOGUEUR Poursuivi pour «atteinte» au président Bouteflika J ournaliste impertinent, poète écorché vif et cyber-opposant, Adel Sayad se sent désormais l’âme d’une bête traquée. «Par la maffia de Tébessa», dit-il, apeuré. Paniqué, craignant pour sa propre sécurité et celle de sa famille, l’auteur de l’insolent recueil Ana Lastou Bikhir (Je ne suis pas bien) a échoué hier à Alger, cherchant désespérément soutien et assistance. Adel Sayad se dit «menacé», ciblé

has literally burgeoned. Yet as sociologist Abdelmalek Sayad put it, ‘‘as an object that has been divided between political powers rather than disciplines, and between divergent social and political interests on continents that have been separated by a frontier that divides emigration and immigration, the migratory phenomenon cannot be fully understood unless science mends the broken threads and puts together the shattered fragments’’ (Sayad 2004:1). I intend to address this issue in two steps. First