1 Sur quels principes se fonde la justice ?
Nous allons dans cette première partie tenter de saisir comment au sein d’une société émergent des normes juri-diques mais aussi morales et politiques, qui fondent l’idée de justice. Celles-ci peuvent provenir du droit naturel ou du droit positif, elles émanent aussi de conventions passées entre les hommes.
1.1 La question de la légitimité de la règle de droit.
Le sentiment de justice et d’injustice est attaché au fait que nous vivons en société. Il nous faut en effet dans ce cadre trouver un accord et poser des règles. Cette organisation peut reposer sur le pouvoir d’un seul qu’il applique par la force, elle peut aussi résulter d’un accord fondé en droit. Sur quel principe de justice fonder notre pacte.
1.1.1 Le droit naturel ou le droit positif au principe de la justice.
Pour les tenants du droit naturel, il existe un fondement à la justice qui provient d’un droit qui serait naturel, c’est à dire indépendant de la société. Qu’il émane des Dieux comme chez les grecs, de Dieu comme dans la tradition mo-narchique ou de la raison, il est transcendant et universel. Un droit naturel est donc un droit inné qui tient à la quali-té même d’être humain du seul fait de sa naissance.
L'existence d'une loi naturelle universelle semble être une constante dans la pensée philosophique. Pour Saint Au-gustin (La Cité de Dieu, 413), c'est la Loi de Dieu qui est éternelle, parfaite et invariable. C’est elle qui régit la Cité de Dieu, dont la cité des hommes -la « république »- n'est que le reflet imparfait. Pour les Grecs, la loi morale et univer-selle s'incarne dans Thémis, personnification de la justice divine et de l'ordre universel. Symboliséepar la balance à double plateau que la déesse tient dans sa main : la figure de Thémis sert de modèle à notre allégorie moderne de la justice. Thémis ne juge pas, elle n'est pas l'incarnation de l'ordre judiciaire ; elle veille simplement à l'équilibre du monde. Pendant l’ancien régime, la