Adolescent et handicap
CATHERINE AGTHE-DISERENS / MICHEL MERCIER
Dans le texte qui suit, nous reprenons des éléments d’une réflexion que nous avons conduite avec des parents et des professionnels dans un atelier intitulé « lâcher prise », lors de la journée d’étude « Une famille presque entièrement normale » organisée par insieme, en novembre 2001.
INTRODUCTION
Lorsque nous avons abordé cette thématique, les intervenants (et auteurs du texte) avaient défini les points de ruptures que l’adolescent vivant avec un handicap mental, ainsi que son entourage, devraient appréhender, et plus particulièrement lors de l’entrée en institution. La proposition faite aux parents et aux professionnels présents, consistait à mettre en évidence des points de repères pour mieux marquer les ruptures indispensables au grandir adolescent : les repères mettent en œuvre des représentations sociales et des représentations individuelles de la sexualité et du handicap, dont il est essentiel de tenir compte (Prof. Michel Mercier : Représentations sociales du handicap mental, Approches interculturelles en déficience mentale, tome 1/ Presses Universitaires de Namur, Belgique 1999). C’est ainsi qu’émergea le projet de la réalisation d’un guide pour l’adolescence, qui devrait aider les différents acteurs concernés à agir de manière explicite, en tenant compte du vécu de chacun tant au niveau individuel que social. Cette démarche reconnaît à l’adolescence et à l’adolescent, les spécificités du développement affectif et sexuel ainsi que de la reconnaissance sociale du handicap mental.
L’ADOLESCENCE, UNE PERIODE DE TRANSITION
L'adolescence nous oblige à regarder à la fois le passé et l’avenir, lorsque nous l’abordons avec des jeunes qui doivent assumer leur enfance et préparer leur vie d’adulte avec un handicap mental. Ces deux contraintes exigent de nous tous un effort d'adaptation, d'innovation et de créativité : c'est exactement ce que les jeunes concernés