Altérnance codique
Monique Lebrun
• Université du Québec à Montréal lebrun-brossard.monique@uqam.ca
Résumé
L’article décrit l’enseignement du français comme langue seconde au Canada. Une première partie, axée sur des considérations générales, permet de distinguer le bilinguisme individuel du bilinguisme social. Une deuxième partie traite du bilinguisme à l’échelle pancanadienne : après un historique de la question, on y décrit deux méthodes d’enseignement de la langue seconde, l’enseignement par immersion et le français de base, ce qui permet à l’auteur de relier la question de l’enseignement bilingue à la promotion de l’identité canadienne. Une troisième et dernière partie, axée sur le français comme langue seconde au Québec, situe le propos dans une perspective historique et traite de l’enseignement du français tant aux anglophones qu’aux allophones, pour lesquels il est devenu une langue d’adoption.
Mots clés
Allophones – Bilinguisme – Français langue seconde – Immersion – Langue d’adoption
Introduction
Selon un ouvrage publié récemment par l’UNESCO (2003) sur les politiques linguistiques de 173 pays du monde, plus de 30 pays pratiquent deux langues officielles et dix d’entre eux en ont plus de deux, sans compter les pays où plusieurs langues et plusieurs dialectes sont répandus, mais de façon non officielle. Pour l’UNESCO, tout enfant doit être scolarisé dans sa langue maternelle. De plus, il faut veiller à lui inculquer au moins une langue seconde (étrangère). C’est, selon l’organisme, une question d’équité. Le souci pour le bilinguisme en éducation en particulier, et dans la société en général est également le propos de l’Association internationale pour l’éducation bilingue et le plurilinguisme, qui vise l’instauration d’une politique linguistique mondiale fondée sur le plurilinguisme, afin d’augmenter la compréhension entre les peuples, de sauvegarder le