Analyse d'un cas de contrefaçon
Fini les faux sacs Vuitton aux coutures grossières et aux couleurs criardes. La contrefaçon des produits de luxe est également montée en gamme. Au point qu'il devient de plus en plus difficile de déceler le faux. "Les contrefacteurs sont aujourd'hui de véritables professionnels : les produits sont de plus grande qualité, et les prix, parfois aussi élevés que ceux des objets qu'ils imitent", explique Nadine Babonneau, de la Direction générale des douanes.
"Avant, seuls les modèles standards des marques étaient copiés. Désormais, il peut arriver que le produit contrefait arrive sur le marché avant le vrai", ajoute Delphine Sarfati-Sobreira, porte-parole de l'Union des fabricants (Unifab). Pour lutter contre ce fléau, qui augmente en même temps que la cyberdélinquance, les marques de luxe - environ 21 % des produits contrefaits saisis en France - multiplient les initiatives : campagnes de publicité fréquentes, signature de chartes avec certaines plates-formes d'e-commerce, formation des douaniers à la reconnaissance de leurs produits.
Depuis un an, le comité Colbert, l'Unifab et le Comité national anticontrefaçon sont aussi vent debout contre un arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne qui interdit désormais aux douaniers de saisir des produits en transit en Europe vers des marchés étrangers. L'an passé, cette jurisprudence a entraîné une division par deux du nombre de produits saisis en France (4,6 millions, contre 8,9 millions en 2011).
Vivement alerté, le gouvernement français a réaffirmé le 11 juin dernier, lors de la journée nationale de destruction des contrefaçons, sa volonté d'agir contre ce "crime économique", qui, tous secteurs confondus, coûterait 6 milliards d'euros par an à l'économie française.
http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/la-contrefacon-des-produits-de-luxe-monte-en-gamme_1452112.html