4. La fiction au service de l’argumentation / Le point de vue et la visée argumentative Le recours à la fiction permet d’exposer des idées, de les rendre plus concrètes en les attribuant à des personnages. Le récit permet également au lecteur de réfléchir de manière plaisante. En ce sens, il constitue un détour qui amène à la réflexion, c’est un mode d’argumentation que l’on appelle, de ce fait, indirecte.

4.1 L’apologue : la fable et le compte. L’apologue est le genre narratif à visée argumentative. C’est une argumentation indirecte car les leçons y sont véhiculées de façon symbolique à travers les personnages et situations qui sont mises en scène. _ L’apologue contient une morale, mais celle-ci n’est pas nécessairement formulée de manière explicite. La force du récit tient alors à sa capacité à faire réfléchir sans pour autant exprimer de manière claire la morale qui en découle. Le plaisir du lecteur est celui du questionnement sur le sens à accorder au récit. _ La fable est un récit bref à caractère moral et visée argumentative. Sa structure est simple, elle comprend souvent deux ou trois personnages qui incarnent chacun un point de vue. Le dialogue, fréquent, permet d’animer le débat et facilite la démonstration.
Exemple : Au XVIIème siècle, les fables de La Fontaine avaient pour destinataire officiel un enfant, le Dauphin, qu’il s’agissait d’instruire de manière plaisante. _ Le conte philosophique. L’expression « conte philosophique » rend compte du caractère hybride du genre : * comme dans le conte, le personnage principal, souvent naïf, se trouve confronté à des situations invraisemblables, voire merveilleuses. * les péripéties, souvent nombreuses, permettent d’aborder des sujets philosophiques variés. * les situations variées donnent un rythme rapide et plaisant au récit. * les dialogues de type argumentatif permettent de polariser les points de vue, et de produire des débats sur des sujets nombreux : éducation,