Arrêt bac d'eloka
Société commerciale de l’Ouest Africain.
Cet arrêt du Tribunal des Conflits illustre le problème de l’étendue de la notion de service public. En l’espèce, la colonie de Côte d’Ivoire avait établi un service de transport qu’elle exploitait directement et suite à cela un accident est survenu causant un préjudice à la société de l’Ouest Africain.
Le 30 septembre 1920, la société a assigné la colonie de Côte d’Ivoire devant le Président du Tribunal de Grand-Bassam. Suite à cela, le 2 octobre 1920, le lieutenant-gouverneur de la Côte d’Ivoire a élevé le conflit toutefois sans satisfaire aux formalités de l’ordonnance du 1 juin 1828. Le 13 octobre 1920, celui-ci a pris un arrêté saisissant régulièrement le Tribunal des conflits. On est donc face à un conflit d’attribution positif donc l’administration conteste la compétence du juge judiciaire.
L’arrêt Blanco du 8février 1873 a consacré la notion de service public cependant cette notion initialement défini est large et on peut se demander si les litiges entre une personne privée et une personne publique dans le cadre d’une exploitation d’un service public relève de la compétence du juge judiciaire ou du juge administratif.
Le Tribunal des Conflits opère lors de cet arrêt la distinction entre deux types de services publics (I), réaffirmant la difficulté de répartition des compétences entre les deux juridictions administratives et judiciaires (II).
I) La diversification de la notion de service public.
Le Tribunal des Conflits a consacré la différenciation entre la notion de service public administratif (A) et l’apparition de la notion de services publics industriels et commerciaux ou SPIC (B)
A) La notion de service public.
La jurisprudence des arrêts Rodshill du 6 décembre 1855 et de l’arrêt Blanco 8 février 1873 ont permis de déclarer l’autonomie du droit administratif.
Dans l’analyse de ces arrêts, on peut observer que