Axes de lecture de l'incipit de bel ami de maupassant
I. Rapport titre/texte
Un titre qui fait texte. Vu l'orthographe, surnom ou nom de bateau. Implique la séduction. Y a-t-il un personnage de séducteur dans cet incipit ? Oui, Georges Duroy. Grand, blond, « joli garçon », moustachu, viril, brutal. Les femmes lèvent la tête vers lui, les filles le racolent. Il les évalue d'un coup d'œil. Il recherche avidement une liaison.
II. Rapport texte/réalité
C'est un texte de registre — et du mouvement — réaliste. Réalisme toponymique, descriptif, économique, sociologique et psychologique.
III. Du réel au mythe
Bien vite, pourtant, comme chez Zola, le texte déborde la simple représentation de la réalité pour atteindre le mythe.
1. Le mythe du mauvais garçon
Duroy ressemble au « mauvais sujet des romans populaires ». Paradoxe. « La nature imite l'art » (Huysmans, d'après Wilde).
2. La mégalopole, image de la nature humaine
a) Macrocosme urbain = microcosme humain. La ville est personnifiée, dans une vision matérialiste et pessimiste (tragique ? cf. Flaubert, père spirituel de Maupassant, avec qui il partage sa vision du monde) de la nature humaine. L'intériorité souterraine de la ville ressemble à la nôtre. Comme elle, elle nous est cachée et elle pue. Elle n'exhale que des « miasmes infâmes ». Les hommes sont des êtres stupides et sadiques.
b) On peut proposer une lecture plus moderne en se fondant sur la psychanalyse freudienne, presque contemporaine du texte. Dans cette hypothèse, l'intériorité urbaine et ses « miasmes infâmes » seraient une image du ça, de l'ensemble des pulsions freudiennes, inconscientes et le plus souvent refoulées. L'œuvre littéraire serait ce qui les donne à voir, ce qui nous permet de nous les représenter.
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Paris → personnification, métaphore filée. Organisme humain ou animal.
Remotivation de métaphore.
Cette ville a une intériorité physique, assimilée à un être vivant, voire un être humain. Ce qui se passe à