Boisson
L'enseignement de la grammaire de la langue française a accompagné l'évolution des méthodologies de l'enseignement des langues. De la méthode traditionnelle (dite aussi classique, XIX° siècle) à la méthodologie en cours de l'approche par les compétences, la leçon de grammaire est passée d'une place centrale à un rôle secondaire d'accompagnement (certains diront de « service après vente »), parfois mise au service de la compréhension du sens du discours, qu'il soit oral ou écrit.
Avec les méthodologies Directe puis Active du début du XX° siècle, (loi de 1901 et 1906), l'enseignement du français par et pour sa littérature, s'est vu orienté progressivement vers la prise en charge les dimensions communicative et linguistique de cette langue, au détriment de l'enseignement de la grammaire. Par la suite, au début de la Seconde Guerre et après l'attaque de la flotte japonaise sur Pearl Harbour en 1941, l'armée américaine qui, n'ayant pas su décrypter le message japonais annonçant le raid foudroyant, pour cause de repli sur soi politique et linguistique des USA à l'époque, décide de lancer un vaste programme d'enseignement des langues étrangères sous la direction des linguistes Bloomfield puis Harris. Ce qui a donné naissance au courant structuraliste et à la grammaire générative qui prenait en charge la forme de la phrase au détriment de l'énonciation et du sens. Sachant que tout ce qui s'invente en Amérique traverse l'Atlantique (puis par ricochet la Méditerranée), ce courant s'est imposé même à l'enseignement de la grammaire française, notamment avec les méthodes audiovisuelles et audio-orales des années soixante et soixante-dix (SGAV, MAV et MAO). Avec la méthodologie de l'Approche Communicative, instaurée après la prise de conscience en Europe que le Marché Commun nécessitait dans les années soixante-dix la mise en place d'un vaste programme d'enseignement des langues, indispensables aux échanges commerciaux et à la circulation des biens et des