Ce genre a le malheur de paraître facile, mais il exige un talent rare, celui de savoir exprimer par une plaisanterie, par un trait d’imagination ou par les évènements même du roman, les résultats d’une philosophie
(II. Les procédés d’écritures, une argumentation au service de la satire)
Néanmoins, Candide n’est pas seulement un récit plaisant, c’est aussi une arme de combat au service de la contestation et des théories philosophiques qui révoltent Voltaire. La satire est plus efficace pour lutter contre les abus ; pour cela, Voltaire recourt à divers procédés.
En premier lieu, l’incarnation d’idées, la mise en scène d’une démonstration contribuent à vulgariser des théories dont l’expression rebute le grand public. Ainsi, une œuvre aussi ambitieuse que Candide traitée sous forme de courts récits, à la fois pédagogiques et agréables séduit le lecteur. Il ne s’agit pas de l’exposition des théories philosophiques, comme l’optimisme de Leibniz, mais de l’incarnation de ces théories à travers les personnages et les situations, de manière à ce que l’intrigue fantaisiste amène à une banalisation de ces théories. Le lecteur peut donc comprendre les sujets sérieux traités et Voltaire peut alors aisément diffuser l’esprit des Lumières contre l’obscurantisme religieux, les fanatismes et les inégalités sociales qui prévalaient à l’époque, ainsi que les injustices et les préjugés.
Mais la satire de Voltaire passe aussi par l’humour noir et le comique.