Citique "edmond était un âne"
Edmond était un âne est un court métrage d’animation en 3D. C’est aussi l’une des plus touchantes histoires qu’il m’ait été donné de voir.
Le titre pourrait être porteur de mauvaise interprétation : l’âne est aussi le symbole du sot. Alors, sans doute Edmond est sot ? Mais il nous renseigne aussi sur la fin de l’histoire ; le verbe au passé indique qu’Edmond est parti ou qu’il a disparu.
Les premières images du film nous montrent le graphisme travaillé, qu’on pourrait cependant qualifié de négligé aux premiers abords. Néanmoins, en suivant l’histoire, on se rend compte des efforts du réalisateur et de l’équipe artistique pour nous permettre de voir l’âne en chacun des personnages, via leur nez.
La couleur dominante du film, le gris, amène aussi à penser à l’animal. De plus, elle dégage une atmosphère froide et presque sans sentiments, en tout cas de la part d’Edmond. La musique qui pourrait seulement s’apparenter à une ambiance de fond donne au film cette mélancolie qui nous tient tout le long.
Nous comprenons qu’Edmond est différent : sa petite taille ne le fait pas intégrer la société, il ne parle pas, ne sourit pas. Finalement, on pourrait penser qu’il est misanthrope tellement il dégage un sentiment d’antipathie.
Mais Edmond sourit pour la première fois lorsqu’il découvre qu’il est un âne. C’est aussi à ce moment clé du film que son reflet est net dans le miroir, pour la première fois, grâce au port du bonnet. Il est donc ici clairement transmis qu’il vient de découvrir sa vraie nature. D’ailleurs cela l’obsède tellement qu’il ne souhaite plus enlever ce bonnet et s’en fait faire un avec une vraie forme d’oreilles. Quand il est âne, Edmond se retrouve projeter dans un près lumineux et chaleureux, totalement en contraste avec son environnement habituel. La musique change elle aussi : elle devient plus rythmée avec des notes joyeuses, qui ne se faisaient pas entendre à d’autres moments du film. Il a l’air tellement heureux