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« Un jour, tout sera bien, voilà notre espérance
Tout est bien aujourd’hui, voilà l’illusion »
Poème sur le désastre de Lisbonne Le 1er novembre 1755, un violent séisme ravage la ville de Lisbonne, faisant plus de 30000 victimes et provoquant un immense choc dans la sensibilité philosophique du XVIII°siècle. Cette catastrophe obsédera Voltaire qui, ayant une soixantaine d’année, manifestera son mépris envers les théories optimistes de Leibniz. Le penseur éclairé va alors se lancer dans un nouveau combat où il dénoncera le rôle de la providence tout en exprimant sa sensibilité. Ainsi naîtra Poème sur le désastre de Lisbonne.
Aussi pouvons-nous nous demander comment Voltaire s’y prend-il pour faire passer son message.
Nous verrons dans un premier temps la dimension pathétique, avant de porter notre attention sur l’aspect polémique de ce texte. I. Un poème bouleversant Nous pouvons tout d’abord noter la présence d’un important champ lexical de la tristesse avec :
- « Ô malheureux mortels ! ô terre déplorable ! » (1) « Malheureux » est un adjectif prenant racine dans l’assemblage des termes « mal » et « heur ». L’heur étant une chance favorable, le préfixe « mal » donne à « malheureux » une signification se rapportant à l’adjectif « malchanceux ». L’adjectif « déplorable » provient du nom « pleur » auquel on a rajouté « dé » (marquant l’éloignement) et « able » (touche négative) donnant ainsi une signification proche de la lamentation.
- « D’inutiles douleurs éternel entretien ! » (3) Le nom « douleur » provient du latin « dolor » signifiant « une émotion morale pénible ».
- « Ces débris, ces lambeaux, ces cendres malheureuses » (6) Nouvelle utilisation de l’adjectif « malheureux » déjà aperçu dans la première ligne.
- « Cent mille infortunés que la terre dévore » (9) « Infortunés » provient du mot « fortune » signifiant « la chance ». Le terme veut ainsi signifier le manque de chance que l’on a déjà pu voir avec malheureux. De plus, on remarque une