Commentaire chap. 18 de candide de voltaire
L’Eldorado offre en effet l’image d’un monde idéal, d’un petit paradis où sont concentrés tous les charmes du monde réel et toutes les merveilles qu’on puisse imaginer. Voltaire a d’ailleurs recours à tous les stéréotypes du conte merveilleux : palais splendide, luxe et raffinement. Cet Eldorado ressemble aux palais orientaux des Mille et Une Nuits : richesse des matériaux de construction avec les « places pavées d’une espèce de pierreries qui répandaient une odeur semblable à celle du gérofle et de la cannelle » (l.6-7) ; le gigantisme des édifices « élevés jusqu’aux nues » (l.2) ; l’abondance dont témoignent les multiples « fontaines d’eau pure » (l.3), « d’eau rose » ou « de liqueur de canne de sucre » (l.4-5). Voltaire transporte son lecteur dans un monde merveilleux avec la récurrence des pluriels qui soulignent que rien ne manque, et dont l’effet est renforcé par les accumulations et les hyperboles : les marchés sont « ornés de mille colonnes » (l.3) et la galerie du palais des sciences fait « deux mille pas » (l.15). Tout semble donc admirable dans l’Eldorado et tous les sens sont flattés : la vue, l’odorat, le goût…C’est un monde de délices, infiniment