Commentaire composé sur le lac de lamartine
Né en 1790 à Mâcon (Saône-et-Loire), Alphonse de Lamartine est le fils de Pierre de Lamartine et d’Alix des Roys, famille de petite noblesse. Atteint d’une maladie chronique, il passe le mois d’octobre 1818 à Aix-les-Bains, en convalescence, où il rencontre Julie Charles, qu’il nomme Elvire dans ses poèmes, une femme mariée atteinte de la tuberculose. Les deux jeunes gens se plaisent à flâner ensemble au bord du lac du Bourget. L’été suivant, Julie, au seuil de la mort, ne peut retrouver le poète au rendez-vous prévu. Lamartine, désespéré, écrit plusieurs poèmes, pour évoquer son souvenir, dont Le Lac. Ce poème est la dixième méditation issue du recueil Les Méditations poétiques, qui connût un fort succès dès sa parution en 1820. Il évoque la tragédie du temps et de la mort, qui efface le souvenir de l’homme. Mais il est aussi question du rôle de la nature, qui, bien qu’indifférente, pourra garder ce souvenir. Nous analyserons dans une première partie le décor retenu par le poète, puis dans une seconde partie nous aborderons le thème du temps et de la mort. Enfin dans une troisième partie nous expliquerons, comment la poésie inscrit le souvenir dans la nature.
Dans ce poème, Lamartine emprunte à la Ve Promenade et à La Nouvelle Héloïse de Rousseau le décor du lac et le thème de l’eau, pour illustrer le temps qui passe. Ces trois textes font appel aux mêmes éléments naturels : le lac, l’eau, les montagnes, face auxquels le poète éprouve une sensation d’isolement et qui le confrontent à la notion d’éternité. D’une part la montagne est le symbole d’un univers dangereux et sauvage que l’homme a beaucoup de mal à maîtriser et sur lequel il n’arrive pas à imposer sa domination. Par exemple « rochers muets ! grottes ! forêt obscure ! » (v.49) nous interpelle sur l’hostilité des lieux. D’autre part, de manière classique dans le romantisme, Lamartine utilise le thème du lac, propice à la réflexion métaphysique qui