Commentaire, le discour de vautrin
Vautrin est passé à l'attaque en agaçant Eugène, la dispute s'envenime et en arrive à un duel dans "les artichauts". Vautrin calme le jeune homme et s'efforce de le désarçonner.
Première partie : personnage inquiétant, extra-lucide ou espion ?
Vautrin s'efforce de montrer à Eugène l'antagonisme violent de sa situation : l'aspiration sociale et la réalité de sa condition.
Pour cela il développe un tableau et un portrait d'une exactitude redoutable.
Le contrôle de l'équipage : le tableau des hobereaux provinciaux
* Le ton est ironique, volontairement enjoué et paternaliste : Vautrin singe le tableau d'une famille régnante en révélant la sordide condition de la famille Rastignac.
Il emploie volontairement un NOUS révélateur : il prend part à cette vie, il manifeste son intérêt pour le jeune homme, tout en lui montrant son inexpérience et en se moquant du décorum que la caste nobiliaire veut maintenir à tout prix, en utilisant ce pluriel de majesté, réservé à l'autorité royale..
* Derrière cet humour dévastateur, la peinture est très réaliste :
Tous les signes extérieurs de richesse et de caste sont bien présents, mais fortement dévalorisés : l'éducation est faite par la tante, l'instruction par le curé de la paroisse, le train de vie - vêtement, nourriture, domesticité - répond à un souci de stricte économie.
* La satire en vient "aux culottes" du père et à la "bouillie de marrons" : en fait cette famille "noble" vit comme les paysans du lieu.
Le portrait de l'ambitieux
Vautrin s'acharne alors à révéler les contradictions douloureuses entre aspirations et réalité : il utilise systématiquement l'antithèse vigoureuse pour décrire chaque instant de la vie d'Eugène.
La construction est savante : symétrie avec chiasme au milieu et gradation dans la description :
Aspirations Réalité
* nous avons les Bauséant pour alliés et nous allons à pied, * nous voulons la fortune et nous n'avons pas