Commentaire littéraire 128ème Fragment des Feuillets d'Hypnose de René Char
La seconde guerre mondiale, par sa grandeur mais aussi son lot d’horreurs, a inspiré bien des poètes français pour écrire des oeuvres engagées. Cependant, très peu d’entre eux ont pris les armes en plus de prendre la plume. C’est le cas de René Char, poète résistant ami de Paul Eluard né en 1909 et décédé en 1988. Il est devenu commandant du Service action parachutage sous le pseudonyme Capitaine Alexandre d’une zone du sud-est de la France durant la guerre. C’est pendant cette période, entre 1943 et 1944, qu’il écrit « Feuillets d’Hypnos », le second livre du recueil « Fureur et mystère », publié en 1946. Ces feuillets, au nombre de 237, sont dédiés à Albert Camus et décrivent de façon fragmentée la vie résistante dans le maquis. Le fragment qui nous intéresse est le 128ème de ce recueil. Il est assez long comparé aux autres, en effet, certains ne sont que des maximes et relate l’arrivée de soldats nazis dans un village où le narrateur, un résistant, se cache. Nous nous demandons alors comment l’auteur raconte-t’-il son expérience résistante au travers de ce fragment. Tout d’abord, nous allons montrer sa critique de la guerre à travers une intervention brutale et un contexte facilement identifiable. Puis, nous allons présenter le rapport de force qui sévit tout au long de ce poème entre les nazis et la foule villageoise. Enfin, nous étudierons en quoi ce poème en prose est également un récit haletant et épique.
Nous remarquons en lisant ce poème que l’auteur fait une critique de la guerre à travers une intervention nazie inattendue et brutale dans un contexte historique et résistant reconnaissable et important pour la compréhension de l’oeuvre.
Cette critique se remarque notamment par l’intervention inattendue des soldats nazis qui investissent le village dont il est question au petit matin, lorsque tout le monde est encore endormi. Dans le premier paragraphe, à la première ligne, il est dit que « le