Commentaire sur le chêne et le roseau
Introduction :
* Jean de la Fontaine : célèbre poète moraliste du XVIIème siècle. Poèmes, récits chargés d’une dimension morale et saynètes à la fois, les fables n’ont cessé de susciter l’admiration et de servir de modèle de rhétorique depuis plus de trois siècles. * Le Chêne et le roseau présente la double originalité, d’une part de personnifier des végétaux et non des animaux, d’autre part de se présenter comme un pur récit, la morale de l’histoire semblant pour une fois secondaire voire absente. * Le récit semble construit en trois étapes : dans un premier temps (vers 2 à 17), le chêne tient un discours humiliant au roseau ; dans une deuxième partie, ce dernier, loin de rester indifférent, ironise, relève le gant et, confiant s’en remet à un arbitrage supérieur (vers 18 à 24). Enfin, des vers 24 à 32 on observe le dénouement tragique qui voit s’accomplir le sort funeste du Chêne.
Dans quelle mesure peut-on dire que ce texte possède une morale universelle, politique, esthétique alors qu’aucune morale n’y est explicitement apparente ? I. Origine et organisation du pari. A) Position du chêne
* Il est volubile : 16 vers dont la moitié sont des alexandrins. Discours qui s’ouvre et se clôt sur une remarque incitant le roseau à se plaindre en dénigrant la nature : « vous avez bien sujet d’accuser la nature » (v.2)
Idem v.17. Tout se passera comme si la Nature avait voulu punir cette accusation d’injustice la visant (mort du chêne). * Le chêne se rit de la faiblesse apparente et de la souplesse du roseau : il adopte un ton condescendant et paternaliste : « vous n’auriez pas tant à souffrir, je vous protégerai de l’orage » + allitération en [r]. * Il se surestime tellement qu’il compare sa frondaison au Caucase, énorme massif montagneux : son autosatisfaction et son orgueil sont indissociables de sa volonté d’humilier et d’intimider le fluet roseau. * Gonflé d’orgueil, le chêne en rajoute dans un vers où