Compte rendu sur "le mythe de l'éternel retour"
Le mythe de l'éternel retour
Editions Gallimard, 1969
L'essai Le mythe de l'éternel retour de Mircea Eliade se consacre essentiellement à l'étude de ce que l'auteur nomme l'ontologie archaïque et définit comme « (...) les conceptions de l'être et de la réalité qu'on peut dégager du comportement de l'homme des sociétés pré-modernes ». Le présent travail suivra pratiquement le parcours d'Eliade dans son ouvrage. Nous explorerons certains des mythes et rites qu'Eliade nous présentent comme révélateurs de l'organisation archétypale de l'existence de l'homme archaïque, ainsi que ceux concernant plus spécifiquement la conception du temps et le rapport à l'histoire de ces sociétés pré-modernes pour finalement nous intéresser à l'homme moderne et au concept clé de l'ouvrage constituant par ailleurs le chapitre de clôture : la terreur de l'histoire.
Dans le premier chapitre de son ouvrage, Eliade étudie le concept de réalité dans les sociétés pré-modernes. Nous comprenons que pour l'homme archaïque tout objet, toute construction, action humaine ou d'une manière globale le monde, ne prennent sens que dans la mesure où ils entretiennent un rapport transcendant avec un ordre supérieur, un modèle archétypal ou une action effectuée in illo tempore, époque cosmogonique et mythique. Le monde pour être signifiant doit manifester des propriétés sacrées et partant, l'homme doit reconnaître une hiérophanie, ou manifestation du sacré dans le monde alentour pour que celui-ci revête une importance et un caractère tangible à ses yeux. Ainsi ce qui est sacré est réel et ce qui est profane n'a pas de sens, donc n'existe pas.
Prenons pour exemple, la valeur d'un objet telle qu'une pierre. Si celle-ci est investie d'une force, mana ou encore hiérophanie parce qu'elle trouve son origine dans un prototype céleste, ou que symboliquement par sa forme, elle rappelle un modèle pré-existant, alors cette pierre prend sens. L'homme archaïque évolue donc dans un monde où la