« La loi est l'expression de la volonté générale » selon l'article 6 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen. En effet dès 1789, se développe, particulièrement en France, l'idée que la loi est la manifestation suprême de la volonté populaire, héritage de Rousseau et des Lumières. C'est à ce moment là qu'apparait la théorie du légicentrisme, théorie de droit où la loi est au centre de tout de part sa légitimité populaire. Ceci expliquant donc le rejet longtemps exprimé face au Constitutionnalisme, doctrine qui surgit de la pensée de l'Abbé Sieyes en 1795, lorsqu'il évoque: « une Constitution est un corps de lois obligatoires, ou ce n’est rien ; si c’est un corps de lois, on se demande où sera le gardien, où sera la magistrature de ce code ? ». En effet il affirme la nécessité de contrôler la loi, prenant en référence la Constitution dans une visée plus ou moins révolutionnaire qu'est d'attenter à l'absolutisme et propose l'établissement d'un jury constitutionnaire, proposition que sera rejetée en masse, en réaction au légicentrisme ambiant (comme nous venons de le voir). L'idée de contrôler la conformité des lois par rapport à une norme supérieure que serait la constitution, fait débat, dès lors qu'elle remet en question la souveraineté populaire. En effet, si l'on contrôle la constitutionnalité des lois prises par les représentants du peuple, le peuple n'est dès lors plus souverain cela incluant en effet qu'il y ait une institution supérieure à lui. De surplus, une peur réside quant aux éventuelles dérives du constitutionnalisme, et donc par définition quant au contrôle de constitutionnalité des lois, cela faisant référence à la notion de gouvernement des juges explicitée par Édouard Lambert dans son ouvrage Le gouvernement des juges et la lutte contre la législation sociale aux États-Unis, mais expression qui apparaît dès 1804 lors de l'arrêt Madison vs marbury, et se répandra dans les années 1920-1930. Notion que l'on étudiera dans le développement.