Le contrôle de constitutionnalité

Vérification de la conformité des lois à la constitution. « collation des normes » (Gicquel).Vise à assurer la suprématie de la Constitution et par conséquent limite le pouvoir législatif. En France, il est très tardif : date de la Vème République. Mise en place le 16 juillet 1971. Avant : seul contrôle politique mais risque d’usurpation. Pr que ce soit satisfaisant, il faut que ce contrôle soit pris en charge par une juridiction. A la révolution Sieyès voulait instituer un contrôle de constitutionnalité, un jury constitutionnaire. Cette proposition ne voit jamais le jour ni en 1791 ni en 1793. Tradition de méfiance à l’égard du juge, et exaltation de la loi qui est l’expression de la volonté générale et donc crainte qu’un juge confisque la souveraineté nationale. Différence nation-peuple : la nation est une entité abstraite alors que le peuple c’est l’universalité des citoyens. Voter est une fonction qui vise à exprimer ce que veut la nation. Argument contre Sieyès : qui contrôlera le contrôleur ? Ensuite, sous l’empire, le contrôle est confié au Sénat. Ce contrôle permet d’écarter une loi qui déplairait à l’empereur. Les projets étaient préparés par le conseil d’Etat, un corps législatif qui les discutait sans les voter. La technique du contrôle est dénaturée, mise au service de l’empereur et non de la Constitution. Et en même temps les juges ordinaires ne peuvent pas non plus contrôler la constitutionnalité des lois. La France est particulièrement réfractaire au contrôle de constit. Exemple qui illustre : le comité constitutionnel sous la IVe rep, n’a été saisi qu’une seule fois. Son rôle était d’examiner la conformité d’une loi à la constitution. Quand il y a une contradiction, il faut réviser la Constitution. La loi est intouchable.
A l’inverse, le modèle américain s’est imposé très vite. La constitution de 1787 ne prévoit pas expressément un contrôle de constitutionnalité et lors de l’élaboration de la nouvelle