Corpus de poésie et invention
CORPUS SUR LA POESIE
Txt 1 : Victor Hugo, Les contemplations, « Melancholia », 1856 Txt 2 : Paul Eluard, Capitale de la douleur, « La courbe de tes yeux… », 1926 Txt 3 : Francis Ponge, Le Parti pris des choses, « Le Pain », 1942 Txt 4 : Raymond Queneau, « Si tu t’imagines… », 1952
1 . Question : Quel effet le poète veut-il produire sur le lecteur, dans chacun des poèmes du corpus ? Vous pourrez, par exemple, vous interroger sur les différents registres dans lesquels s’inscrivent ces poèmes.
Intro. Nous avons ici quatre textes de différents auteurs, -Eluard, Ponge, Hugo et Queneau- de plusieurs époques -du XIXème au XXème siècles- et évoquant divers thèmes. Malgré toutes ses divergences, on retrouve la même volonté qui anime chaque poème, celle de produire un effet sur le lecteur. Que ce soit faire passer des sentiments, informer, convaincre ou partager des émotions, rendre le lecteur attaché au poème est le point commun des poètes.
Nous allons donc voir dans un premier temps quels sont les registres dans lesquels s’inscrivent les poèmes, et ensuite quels effets sont produits sur le lecteur.
Tout d’abord, on remarque que Melancholia d’Hugo et Le Pain de Ponge se regroupent autour d’un même registre, le réalisme. En effet, les poètes ont pour sujet soit le travail des enfants au XIXème siècle, soit un aliment très courant dans la société du XXème siècle, et ces deux thèmes ont un aspect banal qui représente bien la réalité de leurs époques.
Pour accentuer l’allure habituelle et ordinaire, ils utilisent le champ lexical du cauchemar pour Melancholia (« prison » v.6, « dents » v.7, « machine sombre » v.7, « monstre hideux » v.8, « ombre » v.8, « cendre » v. 11) et celui de la géographie pour Le Pain (« les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes » v.4, « vallées, crêtes, ondulations, crevasses » v.8, « froid sous-sol » v.12, …). Hugo et Ponge ont également intégré des termes très recherchés pour