Cours d'adm
1. L’argumentation dans le discours
Nous avons vu au cours précédent, à travers l’exemple des allocutions de fin d’année de Jacques Chirac, que les forces argumentatives jouent un rôle important dans les discours politiques : il y a une volonté de faire adhérer son auditoire à l’identité déployée dans et par le discours.
Ne peut-on pas élargir ce constat à d’autres discours ? Ne peut-on pas voir une volonté de faire adhérer l’autre à son point de vue, une influence exercée sur son auditoire dans chaque discours?
Dans la mesure où l’AD cherche à décrire le fonctionnement du discours en situation (rappelez-vous : tout discours se définisse par son contexte d’énonciation), on ne peut pas ignorer la dimension argumentative qui s’y déploie.
Bien entendu, toute prise de parole n’est pas destinée à faire adhérer son auditoire à une thèse, les textes littéraires ou une conversation entre amis par exemple, n’ont pas de visée argumentative. Cependant, même si la parole n’ambitionne pas à convaincre, elle cherche à exercer une influence en orientant des façons de voir et de penser vers le territoire des visions du monde du locuteur.
1. L’argumentation entre persuasion explicite et expression spontanée d’un point de vue
Prendre la parole suppose une participation dans un échange. Tout échange verbal repose sur un jeu d’influences mutuelles et sur la tentative plus ou moins consciente et avouée, d’user de la parole pour agir sur l’autre.
Est-ce à dire que tout discours est nécessairement argumentatif ?
Les positions sur le sujet divergent :
a. Pour certaines des théories contemporaines de l’argumentation, l’argumentation est une tentative de mobiliser les moyens de langage pour l’adhésion de l’autre à la thèse proposée. Ainsi le discours argumentatif se distingue nettement des autres genres de discours, par son but d’agir sur l’auditoire par le moyen de raisonnement.
b. D’autres théories (notamment celles de