crise de la zone euro
La crise de la dette dans la zone euro débute en 2010 avec la crise de la dette grecque provoquée par un important et constant déficit public. Elle s'étend à l'automne 2010 avec la crise de la dette publique de l'Irlande provoquée par le sauvetage de ses banques rendu nécessaire par les excès antérieurs de la dette privée. L'enchainement et le cumul de ces évènements contribue à entretenir et à développer un mouvement de stigmatisation des pays « à déficit », que certains vont même qualifier de « PIIGS » ( Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne). Une crise boursière s'amorce à partir de l'été 2011 pour devenir bientôt l'une des plus sérieuses de l'histoire des bourses de valeurs.
Pourtant la crise de la dette publique n'est que le symptôme qui doit conduire à rechercher les causes premières qui sont multiples et variables d'un pays à l'autre : une culture excessive de l'endettement ayant conduit les agents privés à contracter des montants risqués de dettes privées, l'absence d'appréciation par les banques des risques encourus tant dans l'octroi des prêts que dans leur refinancement, les trop modestes efforts (depuis la crise des subprimes) de régulation du secteur bancaire et financier1, la faiblesse de la croissance qui touche l'ensemble des anciens pays industrialisés depuis la crise économique dite de la Grande Récession (2008 et après), l'effet cumulatif provoqué par les anticipations d'une décélération continue des perspectives de croissance.
Alors que le mouvement de dérégulation financière a produit des innovations tant au niveau des institutions que des comportements et que ceux-ci ne sont pas encore complètement décantés (et pour cause...) de nombreux débats naissent dans l'urgence – sinon dans la précipitation – pour déterminer qui doit prendre en charge les risques (risques privés transférés vers les États) et qui doit payer et/ou faire les efforts pour