Democratie et valeurs de tolerance : cas du burkina faso
Cas du Burkina Faso
(Communication présentée à l’ occasion de la célébration de la journée internationale de la Tolérance)
Introduction :
De prime à bord, il est primordial de relever que le système démocratique est basé sur le respect de valeurs essentielles dont notamment celle de la tolérance qui conditionne son fonctionnement optimum. Parce que la démocratie suppose le pluralisme et le droit à la différence, il ne peut donc se concevoir sans la valeur essentielle de tolérance favorable à ses attributs primaires.
La notion de tolérance est fondamentalement une notion morale, devenue avec le temps une notion politique et juridique. Elle a été théorisée sous cet angle par la philosophie à partir du XVIIe siècle, une époque où sévissaient en Europe les guerres civiles dites guerres de religion (c’est-à-dire une époque où la religion était le véhicule de conflits politiques débouchant sur des guerres). Elle a été développée pour y mettre fin, en définissant les règles et conditions auxquelles la diversité des idées, opinions et croyances, pouvaient être supportées et tolérées dans une même société, sans pour autant la mettre en danger en créant des divisions incompatibles.
On a souvent tendance à assimiler la tolérance à des notions qui se révèlent fondamentalement différentes, bien que proches sur certains points. Elle est distincte de l'indifférence qui est le fait de n'éprouver ni plaisir, ni douleur, face à ce que l'on perçoit. Il n'y a aucunement besoin de tolérance face aux choses pour lesquelles on n'éprouve pas d'émotion. Elle est distincte de la soumission qui est une acceptation sous la contrainte. Pour qu'il y ait tolérance, il faut qu'il y ait choix délibéré. On ne peut être tolérant qu'avec ce qu'on a le pouvoir (d'essayer) d'empêcher. Depuis ces dernières années, la tolérance est généralement définie comme un état d'esprit d'ouverture à l'autre. Il s'agit d'admettre des manières de penser et d'agir