Denis Diderot
Le texte qui nous intéresse est extrait de ce roman, il s’agit plus précisément de l’incipit. L’auteur Diderot ouvre le dialogue directement avec le lecteur et s’amuse à défaire les conventions romanesques du pacte de lecture.
Nous nous demanderons alors en quoi cet incipit est original et comment l’entrée en scène du héros romanesque est ici aux antipodes du roman traditionnel. I. La remise en cause des conventions romanesques 1. Le cadre spatio-temporel
Début in medias res, c’est à dire qu’on prends la discussion en cours. L’auteur dialogue ouvertement avec le lecteur : absence du narrateur. « Comment s’étaient-il rencontrés ? Par hasard » L1 – L’auteur anticipe sur les questions du lecteur, ce qu’il veut savoir.
Cadre spatio-temporel et action indéterminés, pas de précisions, que des interrogations et des réponses approximatives.
« D’où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l’on sait où l’on va ? » L2-3. L’auteur s’amuse à ne pas vouloir informer le lecteur; il déjoue les règles du pacte de lecture. De même, il continue ainsi « Que disaient-ils ? Ils ne disaient rien. » L4
Les personnages ne sont pas décrits, pas de portrait physique ou moral. Le maître n’a pas de nom, il est présenté dans son rôle uniquement hiérarchique par rapport à son valet Jacques. 2. Le mélange des genres qui rompent avec les règles classiques
– Surgissement d’un dialogue en stychomitie, qui prend l’allure d’un dialogue de théâtre, loin des codes d’écriture romanesque, le nom des locuteurs est inscrit en capitales, « Le MAÎTRE» et «JACQUES ».
– Le dialogue philosophique sur le déterminisme, » Et jacques