Diderot - lettre à sophie volland

900 mots 4 pages
Louise Henriette Volland, dite Sophie, amie et maîtresse du philosophe fut la correspondante privilégiée de Diderot de 1755 à 1769. Les sujets semblent inépuisables sous la plume des deux épistoliers, à en croire les différentes lettres laissées par Diderot - nous n’avons aucune lettre de sa correspondante. Dans cet extrait, la philosophie côtoie l’amour autour d’une réflexion sur la matière et sur la vie et la mort. La lettre que nous étudions obéit à un plan rigoureux, sans être pour autant dénuée de la spontanéité qui caractérise l’échange épistolaire :
Le premier paragraphe est une réflexion philosophique sur la matière vivante ; mais le ton utilisé est celui de la conversation personnelle. Le second s’ouvre sur l’anecdote d’une soirée et approfondit quelque peu la réflexion commencée au début de la lettre. Le troisième paragraphe a des accents plus personnels « Ô ma Sophie, il me resterait un espoir de vous toucher, de vous sentir, de vous aimer, de m’unir, de me confondre avec vous, quand nous ne serons plus » : la réflexion s’achève sur une rêverie à la fois philosophique et amoureuse. Le dernier paragraphe permet à l’épistolier de prendre congé : « Mais il est sept heures, et ce maudit commissionnaire ne paraît pas. » La réalité quotidienne surgit sous la plume de Diderot, la lettre peut finalement s’achever.
Problématiques d’étude :
L’utilisation du genre épistolaire fait ici l’objet d’un traitement particulier : il s’agit bien d’une correspondance privée, mais l’épistolier s’en sert aussi pour élaborer un discours philosophique. Quelle est alors la fonction de la lettre et de son destinataire ? Cette correspondance relève-t-elle de la Littérature ou n’est-elle qu’un échange privé entre deux amants ? Nous étudierons la fonction particulière du genre épistolaire dans ce texte, en montrant que Diderot en fait un genre original.

La lettre relève d’abord d’un genre personnel. Elle est un document autobiographique et authentique. Elle a pour vocation de

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