Directoire
LA PHENOMENALITE DE DIEU
JEAN YVES LACOSTE
L'histoire philosophique nous avait habitué à une coupure nette entre philosophie et théologie, du moins depuis Descartes et Kant, qui avait défini la « religion dans les limites de la simple raison » et déduit en conséquence des antinomies de la raison pure l'illégitimité des questions échappant à l'entendement (âme, création, liberté). Depuis le 19ème siècle, théologie et philosophie suivent assez largement des chemin séparés, et les philosophies dites chrétiennes relèvent de la philosophie et non de la théologie. La critique heidegerienne de l'ontothéologie va dans ce sens en montrant que la réflexion sur le Dieu de la Révélation menée depuis le Moyen-Age n'a fait qu'obscurcir la quête de l' Être puisque Dieu appartient au domaine des étants, alors même qu'il en est l'être suprême.
Jean Yves Lacoste tente dans les neuf études présentées dans la Phénoménalité de Dieu de montrer que la coupure entre théologie et philosophie mérite d'être nuancée. On commentera les cinq premières études qui sont effectivement centrées sur cette question.
Dans la première, qui est un commentaire des Miettes philosophiques de Kirkegaard, il tente de montrer qu'un abord existentiel de la recherche du salut se situe certes dans l'oeuvre du philosophe danois aux marges de la philosophie, mais reste justiciable d'une démarche rationnelle et conceptuelle (Note 1 : « la frontière absnete »).
L'étude II : « Perception, transcendance et connaissance de Dieu » pose la question de l'éligibilité à une démarche phénoménologique de l'apparition de Dieu en dépit de sa transcendance.
L'étude III : « L' apparaître et l'irréductible »prolonge la réflexion précédente dans la délimitation de ce qu'il peut y avoir d'irréductible au paraître dans la « présentation » phénoménologique.
L'étude IV : « Dieu connaissable et aimable » tente de dépasser l'opposition entre foi et raison en montrant qu'il y