Discrimination
« Forme équitable de l’égalité », la discrimination positive est une notion ancienne dans les démocraties occidentales. Mise en place en parallèle de la construction de l’Etat Providence, cette pratique politique a toujours rencontré des zélateurs et des opposants. La fracture essentielle transcende les courants politiques et philosophiques. Le débat se concentre essentiellement autour de l’inégalité en fonction de l’origine ethnique ou religieuse supposée.
Loin de vouloir trancher l’épineuse question, le texte suivant a pour objectif d’essayer d’appréhender les enjeux de ce débat et de participer à la constitution d’une opinion.
C’est pourquoi, après avoir présenté brièvement un historique de la mise en place des politiques de discrimination positive, les différentes opinions font l’objet d’une analyse détaillée. Enfin, pour contribuer au débat, un dernier paragraphe est consacré à une ébauche de bilan des politiques déjà menées.
I-
La mise en place d’une politique voulant lutter contre les inégalités
1. aux origines de la discrimination positive
La « discrimination positive » est un principe : il s’agit d’instituer des inégalités pour promouvoir l’égalité, en accordant à certains un traitement préférentiel. L’objectif est de rétablir une égalité des chances compromise par deux phénomènes : la généralisation ou la persistance de pratiques racistes ou sexistes d’une part, une accentuation des inégalités socio-économiques d’autre part. La mise en œuvre de la discrimination positive obéit à des logiques très différentes. Afin de résorber des pratiques racistes ou sexistes, il convient de définir une « population-cible » à partir de traits constituants l’identité visible de l’individu (le sexe, la race, l’origine étrangère, l’appartenance à une communauté de couleur de peau ou de religion) ou de s’appuyer sur le sentiment subjectif d’appartenance des individus à un groupe