dissertation - obéir est-ce renoncer à sa liberté
La liberté est d’abord un sentiment immédiat : être libre, pour moi, cela signifie pouvoir faire ce que je veux. Je suis libre, mieux, je me sens libre lorsque rien ne s’oppose à la réalisation de mes désirs. Spontanément j’aime la liberté car elle est synonyme de développement parfait de ma personnalité. Etre libre, ce serait, dans un premier temps qui correspond à mon sentiment immédiat, ne pouvoir suivre que ma volonté ; de ce point de vue, la liberté serait incompatible avec l’obéissance. Il faut examiner plus précisément les rapports entre la liberté et l’obéissance : obéir, est-ce renoncer à sa liberté ?
Si nous maintenons une conception de la liberté incompatible avec l’obéissance, alors nous devons bien mesurer les conséquences de ce que nous avançons : si être en société suppose d’obéir, alors il n’y aurait pas de liberté en société. Cette proposition est manifestement intenable. Nous pouvons dès lors reformuler notre problème : à quelles conditions peut-on conserver sa liberté en obéissant ?
C’est ce problème que nous nous proposons d’étudier en trois moments : 1/ nous examinerons la conception immédiate de la liberté comme pouvoir de faire ce qu’on veut, et ses limites ; 2/ ensuite, nous verrons que la liberté peut être redéfinie comme permission de faire ce qui est autorisé par la loi, donc que l’obéissance à la loi est condition de la liberté ; 3/ et enfin, nous nous demanderons si la véritable liberté n’est pas dans l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite.
Intuitivement, être libre signifie pouvoir faire ce qu’on veut. Il s’agit de ce qu’on peut appeler un sentiment immédiat de la liberté : ce qui vient immédiatement à l’esprit lorsque le mot « liberté » est prononcé. Ce sentiment ne dérive pas de rien, il s’appuie sur une certaine expérience physique du corps : l’expérience de ne pas être empêché dans la réalisation de ses désirs. Nous pouvons élaborer un peu plus la conception de