Dissertatiopn
La théorie de l’esthétique de la réception selon Hans Robert JAUSS est née du désir de renouveler la théorie littéraire en générale et particulièrement, l’histoire littéraire. Cette dernière ne doit pas être perçue comme la somme des œuvres publiées à une époque ni comme un rappel des évènements politiques, du contexte économique, social ou philosophique qui ont pu susciter de tels textes, mais repose sur l’expérience que les lecteurs font d’abord des œuvres. D’où l’attention accordée à la dimension de l’effet produit par une œuvre et du sens que lui attribue un public. L’esthétique de la réception s’intéresse donc à la façon dont un texte a été lu à travers l’histoire. Concept qui développe une science unificatrice, qui a pour but une vérité universelle qui se concrétise par un foisonnement de modèles à portée générale. Une telle conception du phénomène littéraire repose principalement sur ce que Hans Robert JAUSS appelle l’horizon d’attente du public lecteur, une notion qui occupe une place importante dans les travaux de Karl POPPER, mais qu’on trouve déjà sous la plume de HEIDEGGER , HUSSERL et GADAMER. Cette théorie, qui s’est développée justement avec l’avènement de la modernité, a eu tendance à proposer des modèles et des méthodes de portée universelle, aptes à dire des vérités objectives sur les textes littéraires. Or, aujourd’hui avec le recul du récit spéculatif, on assiste à une perte de légitimité de cette théorie littéraire objective qui est celle d’un métalangage universel. Les certitudes qu’avaient les théoriciens de la littérature des années soixante sont entrain de disparaitre de l’horizon de la recherche en littérature. Il faut agir sans une quelconque certitude, comme l’écrit Jean-François LYOTARD « le principe d’un métalangage universel est remplacé par celui de la pluralité des systèmes formels et axiomatiques capable d’argumenter les énoncés dénotatifs, ces systèmes étant décrits dans une métalangue universelle mais non