Droit et religion
Les religions peuvent elles avoir un droit ?
Juridiquement, la production du droit est une caractéristique propre à l’Etat : théorie de la souveraineté de l’Etat (Hobbes et Bodin) et monopole de la contrainte. Selon le positivisme juridique le droit est la caractéristique même de l’Etat. Ainsi, les autres droits sont plutôt des disciplines. Les normes que peuvent produire les religions sont des normes disciplinaires.
Mais, cette conception ne peut s’opposer au fait que la plupart des grandes religions produisent des normes qu’elles appellent elles mêmes droits.
Dans la conception juive, la Torah représente la loi (Lévitique, fonde l’essentiel des prescriptions de la vie judaïque).
Dans l’Islam, le Fikh exprime et recouvre les prescriptions morales et rituelles présentent dans le Coran et la Sounnah et les interprétations des docteurs de la loi (figées au XIIème siècle).
Pour les catholiques, l’affirmation d’un droit dans l’Eglise est concomitante à la formation du droit occidental (Bologne, vers l’an 1000). Eglise et société s’interpénétraient. Malgré la séparation des deux, le droit canonique a continué a évolué. Deux écoles :
• L’Eglise a besoin d’un droit puisque c’est une société parfaite dans son ordre (comme l’Etat). L’Eglise s’est considéré jusqu’à Vatican II comme telle (accords du Latran, 1929) : radio, poste, gare…
• Aujourd’hui, l’Eglise a besoin d’un droit puisque « là où il y a une société, il faut un droit ». Existence du Code de droit canonique de 1917, réformé en 1983.
Chez les protestants, méfiance du droit pour deux raisons :
• Le protestantisme élimine au maximum les intermédiaires entre Dieu et son sujet. • Luter s’est appuyé sur les Princes et sur les Etats, où l’Eglise faisait partie de l’Etat. Eglise naturellement intégré à l’Etat, la question du droit religieux se pose moins.
Certains juristes protestants allemands estimaient que l’essence du droit (répression…) diffère de