Droit et équité
La définition de l'équité selon Aristote — une force qui corrige les éléments d'injustice du droit strict — fut formulée à une époque où les règles de droit étaient présentées dans des formes rigides par respect pour la certitude et pour l'uniformité.
La difficile définition de l'équité
§ 1 - Conception objective et conception subjective de l'équité
§ 2 - Équité et contingence historique
§ 3 - Multiples sens de la notion d'équité
Très souvent invoquée, l'équité reste une sorte de mystère dans la sphère juridique. Les variations sur le thème de l'équité, ses appréciations multiples rendent le concept délicat et difficilement définissable. Ordonnée autour du droit et de la justice, l'équité n'épouse jamais totalement les contours de l'un ou de l'autre. Pourtant, l'équité reste une notion largement revendiquée et invoquée dans la sphère du droit, et particulièrement en droit international où la sensibilité à l'équité est d'autant plus forte que la structuration de l'ordre juridique reste balbutiante et perfectible. Lorsque le « squelette » du droit est plus visible, l'équité est plus prompte à en constituer la « chair ».
2. L'équité, qui vient du latin aequitas, est une notion très ancienne que l'on retrouve dès l'Antiquité ou à Rome. Très répandue, elle faisait déjà l'objet de nombreux commentaires à une époque où l'on considérait que « la fin du droit, c'est le juste » ; ce qui signifie que le droit est un simple moyen, mais pas une fin en soi, sa finalité étant de répondre à un idéal de justice.
3. Il en résulte que l'équité est rarement l'objet d'une définition (V. infra, nos 4 et s.) ou même d'un sens univoque. Les conceptions de l'équité sont multiples et variables en fonction d'une contingence historique non linéaire. En conséquence, la manière d'envisager l'équité dans et en dehors du droit revêt quantité d'acceptions (V. infra, nos 9 et s.). Seule l'utilisation de l'équité par le juge international permettra de donner à