Découvrir une nouvelle langue: l'argot
Support: chapitres V et XVI
«Ils [les détenus] m’apprennent à parler argot, à rouscailler bigorne, comme ils disent. C’est toute une langue entée sur la langue générale comme une espèce d’excroissance hideuse, comme une verrue. Quelquefois une énergie singulière, un pittoresque effrayant [...]. Quelquefois de l’esprit de vaudeville [...]; et puis partout des mots bizarres, mystérieux, laids et sordides, venus on ne sait d’où [...]. On dirait des crapauds et des araignées. Quand on entend parler cette langue, cela fait l’effet de quelque chose de sale et de poudreux, d’une liasse de haillons que l’on secouerait devant vous.» (Ch.V, §3)
«[...] Le patois de la caverne et du bagne, cette langue ensanglantée et grotesque, ce hideux argot [...] tous ces mots difformes et mal faits [...].» (Ch.XVI, après chanson, §2)
- Les noms servant à décrire l’argot renvoient à la maladie ou à la difformité (excroissance, verrue), au goût du peuple (pittoresque, esprit de vaudeville), à la bestialité (crapauds et araignées), à la misère (liasse de haillons)
- Les adjectifs qu’emploie Hugo pour décrire l’argot renvoient à différents thèmes:
- laideur effrayante: hideuse, effrayante, laids, grotesque, hideux, difformes, mal faits
- saleté: sordides, sales, poudreux
- étrangeté: singulière, bizarres, mystérieux
- cruauté: ensanglantée La langue qu’Hugo essaie de décrire paraît insaisissable, c’est pourquoi il tente de la décrire par le biais de comparaisons («comme...») ou de périphrases («une espèce de..., on dirait..., cela fait l’effet de...») qui soulignent la difficulté à la définir avec précision.
Pour mettre l’accent sur l’aspect hideux et repoussant de cette langue, Hugo recourt à : L’antithèse: «tous ces mots difformes et mal faits, chantés, cadencés, perlés», «Vous y trouvez un oiseau, il y a de la boue sur son aile; vous y cueillez une jolie fleur, vous la respirez: elle pue.»
Conclusion: Dans