dépénalisation du droit des affaires
L’un des fondements des sociétés démocratiques est que la loi ne doit pas édicter que des sanctions pénales nécessaires et proportionnées. Le droit pénal n’a vocation à régler des conflits entre personnes privées. Il n’a plus vocation à assurer le respect des contraintes administratives, il doit être destiné à protéger les valeurs sociales essentiellement en sanctionnant des comportements et des malversations condamnables.
Une pénalisation excessive de la vie économique produit des effets pervers. Les procédures sont souvent longues, elles peuvent être dévoyées par certains plaignants. Ce risque pénal pèse sur l’attractivité économique du Maroc.
La doctrine pénaliste et commercialiste a critiqué cette pénalisation excessive, qualifiée « d’erreur de politique criminelle »1. Préconisant la dépénalisation, universitaires et parlementaires proposent de maintenir le droit pénal pour les fraudes mais de dépénaliser la violation d’obligations formelles. Parfois, certains auteurs préconisent la redéfinition de certaines infractions lorsqu’elles semblent appliquées de manière extensive (l’abus de biens sociaux notamment), même si la légitimité de l’existence de ce type d’infractions n’est pas contestée.
La doctrine a formulé certaines critiques sur ce mouvement de dépénalisation, non pas dans son principe, mais dans sa mise en œuvre : la dépénalisation serait ainsi : spécialisée, le législateur ne s’étant pas attaqué à l’ensemble des incriminations mais seulement à des domaines précis qu’il examinait à un moment donné ; désordonnée, car laissant des « failles » dans la